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Le blog d'un professeur de lettres
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26 novembre 2007

Sleepy Hollow de Tim Burton

4ème 1 – Année scolaire 2007-2008

Séquence 2 : caractériser le récit fantastique pour rédiger une nouvelle fantastique.

Sleepy Hollow de Tim Burton (1999)

Le meurtrier : qui est le coupable ? Qui est le responsable ?

1. Quel est l’objet qui relie le monde des morts à celui des vivants ? Qu’a-t-il de particulier ? Décrivez-le.

L’objet qui relie le monde des morts à celui des vivants est un arbre. Sa forme est singulière : on a l’impression qu’il va s’élancer pour emporter dans son antre ceux qui s’approchent de lui. Il n’a pas de feuille, et pour cette raison, il semble particulièrement lugubre. Quand Ichabod Crane tente d’enlever des racines, il crache du sang : le sang des victimes du cavalier sans tête.

2. Qui sont les victimes du cavalier sans tête ?

Les victimes du cavalier sans tête ne sont pas des innocents pris au hasard. Il s’agit des Van Garrett et des Van Tassel, ainsi que de leur proche entourage : les notables, mais également l’ancien écuyer de Van Garrett, et la famille de la sage-femme. En somme toutes les personnes qui étaient au courant du contenu du testament et de l’héritage de Peter Van Garrett.

3. Qui pousse le cavalier sans tête à tuer des habitants du village ? Pourquoi ?

Le coupable des crimes est bien identifié : il s’agit du cavalier sans tête. Mais il n’a pas quitté le monde des morts de sa propre volonté. C’est Lady Van Tassel, la belle-mère de Katrina Van Tassel, la seconde épouse de Baltus Van Tassel, qui a volé la tête du cavalier pour pousser ce dernier à commettre ces crimes atroces. Ses motivations sont la vengeance, le désir de tout posséder et la soif de l’argent. Elle désire s’approprier toute la richesse des Van Tassel et des Van Garrett, car les Van Garrett ont chassé sa famille lorsqu’elle n’était qu’une enfant, et les Van Tassel ont occupé son foyer natal après son expulsion.

4.  Au début du film, Ichabod Crane et le révérend s’opposaient sur la cause des meurtres : l’inspecteur soutenait que le meurtrier était un être humain bien vivant, « de chair et de sang », alors que le révérend défendait l’idée selon laquelle le tueur était le cavalier sans tête. Finalement, qui avait raison ? Ichabod Crane avait-il totalement tort ?

Finalement, les deux personnages avaient raison. Le coupable des meurtres est bien le cavalier sans tête, mais la responsable est bien, comme l’a soutenu Ichabod Crane dès le début, un être vivant, « de chair et de sang » : Lady Van Tassel. C’est donc paradoxalement les méthodes expérimentales de l’investigation scientifique de Crane qui ont permis de découvrir le coupable et la responsable de cette série de meurtres. Le mérite de ce film est d’avoir réconcilié la raison scientifique et la croyance aux forces de l’esprit.

Le héros : Ichabod Crane

4. De qui Ichabod Crane tombe-t-il amoureux ?

Ichabod Crane tombe amoureux de Katrina Van Tassel, la fille de Baltus Van Tassel et la belle-fille de Lady Van Tassel. Elle pratique la magie blanche pour défendre Crane des forces du mal, et fait preuve d’une très grande générosité. Elle montre à Crane qu’une chose qui n’a ni sens ni raison peut être bonne, comme un baiser de bienvenue par exemple : « un baiser sans raison ni sens ».

5. De qui Ichabod Crane est-il le fils ? Qui est la femme qu’il voit en rêve à plusieurs reprises ?

Ichabod Crane est le fils d’une femme qui pratiquait la magie blanche, et d’un révérend fanatique : « prêtre tyrannique paré du masque de la vertu ». Son père a condamné à mort sa mère, accusée d’être une sorcière.

6.  Pourquoi, à votre avis, Ichabod Crane est-il devenu enquêteur scientifique ?

Ichabod Crane est certainement devenu enquêteur scientifique par refus de toutes les croyances : il s’est détourné de la croyance en la religion chrétienne, et il ne croit pas du tout en la magie, car pour lui, magie et religion sont synonymes d’ignorance, de fanatisme, de souffrance et de mort, puisque c’est le fanatisme religieux incarné par son père qui a tué sa mère : « j’avais sept ans quand je perdis la foi », explique Ichabod Crane à Katrina Van Tassel à la suite d’un cauchemar. Peut-être a-t-il espéré trouver une voie de salut dans la science, qui permet de lutter contre les injustices : « je crois aux sens et à la raison, aux causes et aux conséquences. »

7.  D’où viennent les marques sur les mains d’Ichabod Crane ?

Les marques sur les mains d’Ichabod Crane proviennent des instruments de torture que son père possédait et qui ont servi à tuer sa propre mère.

Les leçons du film

8. Quelle phrase avez-vous retenu du film ?

On peut retenir plusieurs phrases du film, qui sont autant de leçons pour le spectateur, et qui résument les principaux enseignements de l’œuvre de Tim Burton. Ce dernier a réalisé un film fantastique dans le but de faire peur, de faire rire, mais aussi de faire réfléchir : « les apparences sont trompeuses » (Ichabod Crane) ; « le meurtre engendre le meurtre » (Ichabod Crane) ; « La noirceur porte plus d’un masque : aucun n’est aussi dangereux que le masque de la vertu » (Ichabod Crane).

9. Quelles leçons Ichabod Crane – et le spectateur – retire-t-il de son voyage à Sleepy Hollow ?

Ichabod Crane – et le spectateur avec lui – retire plusieurs leçons de son voyage à Sleepy Hollow.

Il découvre tout d’abord que la science ne peut pas tout expliquer : la vie est énigmatique, l’existence est mystérieuse.

Ensuite, Ichabod Crane prend conscience que l’on peut s’enfermer dans la raison comme on s’enferme dans la croyance religieuse. Le fanatisme de la raison est aussi mauvais et dangereux que le fanatisme religieux. Il n’est pas raisonnable d’être toujours rationnel. C’est sa très grande méfiance à l’égard de la religion et de la magie qui l’a conduit vers une fausse piste, en accusant Katrina Van Tassel d’être à l’origine de tous les meurtres. C’est le jeune  Masbath qui lui montre son fanatisme de la raison :

« Le jeune Masbath – Vous êtes convaincu que c’était Katrina, n’est-ce pas ? Etrange sorcière que voilà : le cœur bon et plein d’amour ! Comment pouvez-vous croire une telle chose ?

Ichabod Crane – La raison m’y contraint.

Le jeune Masbath – C’est que vous êtes possédé par la raison !

Ichabod Crane – Oui, et anéanti par elle ! »

Son amour pour la science l’a mis sur la bonne voie, mais sa méfiance pour la magie et la religion l’ont amené temporairement vers une fausse piste. Ainsi Ichabod Crane découvre que la foi et la raison ne sont pas incompatibles, puisque c’est la raison qui le mène à reconnaître l’existence du monde des esprits : « mon amour pour la raison se heurte au monde des esprits », avoue-t-il à Katrina.

Enfin, Ichabod Crane apprend que ce n’est ni la sorcellerie, ni la raison scientifique qui mènent à la sagesse et au bonheur, mais l’amour. En comprenant que la science et la croyance ne sont pas incompatibles, Ichabod Crane découvre l’amour et gagne une nouvelle famille : une femme ( Katrina Van Tassel) et un fils (le jeune Masbath).

Richesse du fantastique

10. Ce film, comme toute fiction fantastique, provoque chez le spectateur de la peur. Cependant, ce film ne suscite pas que de la peur. A quel autre registre fait-il appel ?

Le film fait également appel au registre du comique, puisqu’il utilise volontiers l’humour noir (quand Ichabod Crane découpe le cadavre de la veuve Winship, ou l’arbre des morts) et l’ironie. Les mimiques de Johnny Depp rappelle les acteurs comiques des films muets. Sa peur d’une petite araignée, alors qu’il n’hésite pas à affronter les forces du mal, est également comique.

11. D’après vous, pourquoi le sous-titre du film est-il La Légende du cavalier sans tête ? Quelles différences faites-vous entre la légende (ou le merveilleux) et le fantastique ?

  1. Qu’est-ce qui relève dans ce film de la légende ?

B.     Qu’est-ce qui relève dans ce film du fantastique ?

Le film de Tim Burton mélange de manière très subtile différents éléments du merveilleux et du fantastique.

  1. L’omniprésence des sorcières, la belle-mère marâtre qui veut se débarrasser de sa belle-fille, les citrouilles découpées, sont autant d’éléments de la légende et du merveilleux.

  2. La peur, la terreur, l’effroi, le mystère, l’ambiance gothique, les couleurs de la nuit, le moulin en ruine, le cimetière, sont autant d’éléments qui relèvent du registre fantastique.

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